Institut interdisciplinaire de recherche et de formation en études de genre -

Événements soutenus

AàP 2021-2022.

Les projets suivants sont soutenus :

Des Amazones au Mali ? Reconstruction du corps féminin après mastectomie et renégociations des rapports de genre : une recherche intersectorielle et interdisciplinaire au Mali

Projet mené par Clémence Schantz, IRD/UP.

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent au monde et également en Afrique subsaharienne où les femmes touchées sont particulièrement jeunes, sans que ce jeune âge soit encore bien expliqué. Avec ce projet nous étudierons les vécus de femmes ayant subi une mastectomie (amputation du sein) au Mali concernant leur rapport au corps, à la sexualité, aux autres. Nous analyserons les stratégies discursives qui participent à la réappropriation de leur estime corporelle, de leur sexualité, et peut-être de leur « féminité ». En nous détachant d’une vision culturaliste et essentialiste du corps des femmes au Mali, et en espérant contribuer à un féminisme décolonial, nous nous attacherons à étudier le corps comme siège de la reconfiguration des rapports à soi et aux autres. La question centrale qui guidera notre réflexion est la suivante : La figure de l’« Amazone » décrite dans la littérature sociologique française, qui vient troubler et subvertir une vision dichotomique des sexes, est-elle opérationnelle et pertinente dans le contexte malien ? En mobilisant la sociologie du genre et la sociologie du corps, et avec une approche qualitative visant à documenter la pluralité de formes que peut prendre la reconstruction de soi, nous mènerons des entretiens semi-directifs avec des femmes ayant subi une mastectomie au Mali ainsi qu’avec des associations de patientes. Cette recherche implique des chercheur.es académiques, des professionnel.les de santé et des femmes investies dans le milieu associatif, français.es et malien.nes. Nous proposons ainsi une démarche intersectorielle de la recherche (qui inclue le secteur académique, hospitalier et associatif) afin de favoriser un transfert de connaissances.

Colloque international et interdisciplinaire « Enquêter sur la subjectivation politique : théories, méthodes, matériaux »

Coordonné par Federico Tarragoni (UP, LCSP), le colloque « Enquêter sur la subjectivation politiques : théories, méthodes, matériaux » se tiendra à Paris les 14 et 15 mars 2022. Il réunira une vingtaine de collègues communiquants ainsi que des discutants. Il s’agit de mettre le concept de subjectivation politique à l’épreuve de la réalité sociale concrète, en réunissant les enquêtes de terrain, les recherches historiques, les observations ethnographiques qui s’en sont emparées. La subjectivation politique désigne une pluralité de processus de désancrage, de désappartenance qui met en question la naturalité supposée du sujet (social, politique, racial, sexuel). Elle désigne aussi et corrélativement le processus de reconstruction d’un rapport à soi et au groupe qui s’ensuit, ouvrant au sujet un accès au politique, que cet accès se manifeste sous la forme d’une construction identitaire collective ou non, d’une action collective organisée ou non.  Trois axes structureront les journées : assignations identitaires et résistances à l’assignation, supports de subjectivation, temporalité des processus de subjectivation.

Financements 2020-2021 au fil de l’eau.

Les projets suivants sont soutenus :

Le cas Georgette Leblanc (1869-1941), une artiste au cœur des échanges artistiques et intellectuels de champs modernistes transnationaux
Colloque international organisé par Sophie Lucet (CERILAC/UP), Quentin Rioual, Ana Orozco, les 10 et 11 décembre 2021, à l’université Paris-Ouest Nanterre et à Université Paris Cité.

La trajectoire de Georgette Leblanc (1868-1941) – entre la fin du XIXème siècle et l’entre-deux-guerres – dessine le parcours exemplaire d’une femme artiste ayant conquis son indépendance de haute lutte, à travers ses activités nombreuses de chanteuse lyrique, de comédienne, de conférencière-interprète, d’autrice, et même d’actrice de cinéma. Quelques travaux pionniers ont travaillé à remettre en lumière le parcours de celle qui ne fut pas seulement la compagne de Maurice Maeterlinck et la sœur de Maurice Leblanc, mais aussi une infatigable artiste, dont la longévité fait d’elle à la fois une figure emblématique des arts 1900, et une médiatrice de la modernité artistique, notamment par sa collaboration avec Marcel L’Herbier, et par son compagnonnage avec l’autrice Margaret Anderson. Les différentes facettes de cette vie artistique au long cours seront éclairées dans les deux journées de ce colloque par des interventions académiques de chercheuses et chercheurs de disciplines et d’horizon divers, et par des performances d’artistes en recherche-création.

Projet « Économies parallèles en détention » (Julie Ramage, CERILAC/UP)

Ce projet s’intéresse aux circuits et échanges qui se développent au sein d’une communauté de femmes en milieu carcéral, dans le cadre d’une collaboration avec la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis. L’artiste-chercheuse se concentre sur les relations entre capitalisme et féminisme et interroge en particulier la notion de travail et les dynamiques d’oppression qu’elle peut véhiculer dans le contexte carcéral. À travers un programme associant sessions créatives et interventions d’artistes et de chercheuses associées à la Cité du Genre, les participantes s’approprient les outils de la création artistique, de la recherche en sciences sociales et de l’écriture radiophonique pour mieux penser leurs propres conditions de détention. Cette université d’été est dédiée non à la formation, mais au croisement des savoirs, des compétences et des parcours de chacunes pour une meilleure compréhension citoyenne de notre société.

Accompagné et accueilli par Bétonsalon, centre d’art et de recherche basé à Paris, où se tiendront des restitu­tions d’étape du projet sous forme d’évènements publics, ce programme permettra la production de podcasts avec la webradio *DUUU et d’une performance radiophonique.

AàP 2020.

Les  colloques suivants sont soutenus :

Colloque « Récits de la charge mentale » (Sylvie Patron, CERILAC/UP)
Le projet vise à réunir des chercheurs et des chercheuses travaillant pour les uns sur des corpus de récits de la vie quotidienne, pour les autres sur des récits littéraires ou des œuvres narratives dans différents média, autour d’un sujet original : ce que nous appelons ici les récits de la charge mentale des femmes.
En 1984, dans « La gestion ordinaire de la vie en deux », la sociologue Monique Haicault utilise pour la première fois la notion de charge mentale dans la sphère du travail domestique, pour référer à la charge mentale spécifique des femmes mariées, mères de famille, en activité. Elle rend compte de la charge de gestion et d’organisation quotidienne du travail professionnel et du travail domestique, spécifique de la place des femmes dans les rapports sociaux de classes et de sexe.

Le projet est constitué d’un colloque suivi de publication et sera éventuellement prolongé par une ou plusieurs rencontres entre des membres du Wellbeing Working Group de King’s College et des représentantes de la Mission ÉgalitéS de l’Université Paris Cité. Le colloque est prévu pour la fin mai 2020, en présentiel, semi-présentiel ou visioconférence.

Colloque « Le genre des célibats » (Claire-Lise Gaillard, ICT/UP et Juliette Eyméoud, EHESS)
Si la question du célibat apparaît en filigrane dans les travaux liés au mariage et à la vie familiale et conjugale, ce colloque lui donnera la première place. Refusant une définition en négatif de l’alliance, définition qui passe forcément à côté de toutes les nuances et complexités du célibat, ces deux journées pluridisciplinaires seront l’occasion de bâtir un outillage théorique commun.
L’historiographie anglosaxonne s’est intéressée de longue date aux célibataires, du Moyen-Age à l’époque contemporaine, toutes classes sociales confondues, hommes comme femmes (Amy M. Froide, John G. MacCurdy). En France, c’est le courant de l’histoire des femmes qui a majoritairement orienté la recherche sur le célibat (Arlette Farge, Cécile Dauphin). Ce dernier a donc fait l’objet d’études portées sur les XIX e et XX e siècles et a quelque peu délaissé le célibat masculin. L’histoire religieuse s’est en revanche penchée sur ce thème, dans une approche à la fois théologique (Nicole Grévy-Pons) et sociale (Myriam Deniel-Ternant, Cindy-Sarah Dumortier). Le célibat est pris dans un ensemble de représentations forgées par notre modernité occidentale qui a fait du couple le modèle normatif. Les sociologues, en allant à la rencontre des célibataires, ont témoigné de leur triste solitude, des difficultés économiques et des stigmates sociaux qui peuvent accompagner cette condition (Pierre Bourdieu, Marie Bergström, Françoise Courtel et Géraldine Vivier). En créant le dialogue entre les disciplines, entre les périodes historiques et les aires culturelles, ce colloque souhaite montrer la pluralité des situations de célibat. Une confrontation des célibats féminins et masculins devrait également permettre de sortir des stéréotypes du vieux garçon et de la vieille fille.

Le colloque a eu lieu en octobre 2021. Vous trouverez ici le rapport de restitution.

Rapport de restitution du colloque-novembre 2021

En 2019, les colloques suivants ont été soutenus :

 

Partager