Prises de tête : images de l’université, images du genre
Projet porté par Véra Léon, docteure de Université de Paris en histoire du genre et histoire de la photographie (2020)
Quatre ans après #MeToo, les universités font partie des principaux lieux où étudiant·es et personnels continuent de s’emparer des questionnements sur les pratiques et les représentations du genre et de la sexualité. Au cœur de ces revendications, les images et les espaces de visibilité plus largement – les médias, les réseaux sociaux ou encore l’espace public – jouent un rôle crucial. Qu’il s’agisse du mouvement body positive, des collages contre les féminicides, ou des expositions récentes interrogeant la catégorie d’artistes femmes, ces représentations accompagnent étroitement les luttes visant à transformer les rapports de genre.
Université de Paris, favorable depuis plusieurs décennies à la fois à cette transformation sociale et aux études de genre, constitue un cadre idéal pour observer, encourager et développer ces potentiels. Ainsi, ce projet vise à mettre en place un triple programme sur cette thématique, alliant commandes artistiques, ateliers pédagogiques et événements scientifiques au cours de deux années universitaires.
Associant la création plastique et la recherche sur les cultures visuelles contemporaines, il est aussi pensé en étroite collaboration avec la communauté étudiante et les personnels, afin d’œuvrer à leur réflexivité sur ces dynamiques. Il fait le pari que l’appropriation des recherches plastiques et scientifiques sur les cultures de l’image associées au genre et à la sexualité, indissociables d’enjeux sociaux plus larges (liés à la classe, au statut migratoire…) peut non seulement décentrer le regard et renouveler les imaginaires visuels, mais aussi, partant, nourrir ces luttes et transformer l’université.
Décoller le genre à la peau
Contre-étiquette
Samedi 23 et dimanche 24 octobre de 10h à 16h
Gratuit sur inscription
Avec Emilie Pugnot & Eymeraude Cordon Le Beurier
Réaliser des stickers questionnant le genre à travers le détournement de photographies et de textes issus de manuels et de modes d’emploi, reflets d’une société qui fonctionne avec des codes.
Cet atelier invite à la réflexion et à l’engagement collectif. Il s’agit d’encourager les participant.e.s à investir l’espace public dans le cadre d’actions politiques afin de dénoncer un système discriminatoire et normé imposé par une classe dominante.
Il a pour visée une diffusion autonome hors les murs, lors notamment de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes (25 novembre).
En partenariat avec le C.R.I.M.E.-photo
Infos pratiques
Atelier de 10h à 16h
Gratuit sur inscription samedi 23 octobre OU dimanche 24 octobre
Rendez-vous à l’espace Cléry, 17 rue de Cléry
Métro Sentier ou Bourse (ligne 3) ; Bonne Nouvelle ou Grands Boulevard (ligne 9 ou 8)
Emilie Pugnot est diplômée d’un DNSEP option Photographie aux Beaux-Arts de Marseille en 2014, qu’elle a complété par un CAP en électricité en 2017. Elle fonde la même année le C.R.I.M.E-Photo, Le Centre de Recherche International sur le Mode d’Emploi illustré par la Photographie. Interrogeant les images et les outils du populaire, le monde du travail, des travailleu.ses.rs et leurs savoir-faire, Emilie aime mettre en tension le monde de l’Art et le monde Ouvrier. S’affirmant par la simplicité du geste, l’humour et la dérision, elle aime secouer les codes et hiérarchies bien souvent élitistes de la « Culture ».
Eymeraude Cordon Le Beurier (1989, France) est diplômée d’une double Licence Arts plastiques et Cinéma à l’Université de Provence et d’un DNSEP à l’École Supérieure d’Art et de Design de Marseille. Sa pratique personnelle de la photographie et de l’art vidéo interroge le potentiel narratif des images fixes et en mouvement. Elle a vécu 6 ans au Chili où elle a réalisé le court-métrage de fiction « Soñé que vivía » (I dreamed I was alive), sélectionné cette année dans plusieurs festivals : SANFIC (Santiago, Chili), FICG (Guadalajara, Mexique), Uppsala Short Film Festival (Suède). Inspiré de faits réels, il aborde le sujet sensible de la dépression postnatale dans un contexte de révolte étudiante. Actuellement à Marseille, elle partage son temps entre l’enseignement des arts plastiques au collège et un projet de film de non fiction qui suit les traces d’une amitié passée avec un jeune activiste new yorkais, faisant le pari de la survie de l’âme dans le souvenir.
Cet atelier est proposé dans le cadre du projet Prise de tête. Images du genre, images de l’université, porté en partenariat avec la Cité du Genre avec Véra Léon, post-doctorante associée au laboratoire CERLIS (UMR 8070), et historienne du genre et de la photographie.