Dans le cadre du Séminaire Genre(s) et méthodes (GEM) :

Étudier les jeunes et les sexualités: discours et usages

25 mars 2022, 14h-17h à Paris, MSH Paris Nord et en ligne / 9h-12h (Québec)

Le troisième séminaire de l’année 2021-2022 aura lieu sur zoom ainsi qu’en présentiel le vendredi 25 mars de 14h à 17h à Paris (9h- 12h Québec).

Il sera possible d’assister au séminaire en présentiel à la MSH Paris Nord (Salle 410, ligne 12 : « Front populaire ») et à l’UQÀM (local A-2405).

N’oubliez pas de vous inscrire en écrivant à cricis@uqam.ca (SVP mentionnez si vous voulez participer en ligne ou en présentiel, et dans le second cas de quel côté de l’atlantique). Le séminaire est gratuit et ouvert à toutes et à tous!

À cette occasion, nous accueillerons :

  • Elisabeth Mercier, professeure agrégée (département de sociologie de l’Université Laval) qui interviendra sur « Les discours de prévention du sexting chez les jeunes : entre reproduction hégémonique et résistance »
  • Arthur Vuattoux, Maître de conférences en sociologie (Université Sorbonne Paris Nord) qui interviendra sur « Les jeunes, la sexualité et internet, enjeux méthodologiques d’une enquête par entretiens rétrospectifs »

Résumés des communications:

Élisabeth Mercier : Les discours de prévention du sexting chez les jeunes : entre reproduction hégémonique et résistance

Cette présentation propose des pistes de problématisation du sexting chez les jeunes visant à éclairer certains aspects du phénomène qui demeurent trop souvent évacués des discours et des connaissances produites à son sujet. L’un de ces impensés est celui du slutshaming, c’est-à-dire l’humiliation publique des filles sur la base de leur sexualité, qui est généralement compris comme la conséquence ou le risque inévitable du sexting. À partir d’une analyse de différentes campagnes de prévention du sexting chez les jeunes, au Québec et en France, et des controverses qu’elles ont soulevées sur les réseaux sociaux, la présentation poursuit deux objectifs : 1) comprendre les effets de sens des discours de prévention axés sur le risque pour les filles de se faire humilier et 2) montrer comment le répertoire conceptuel lié à la dénonciation de la culture du viol s’oppose désormais à ces discours, en venant re-signifier leurs principaux termes et arguments.

Arthur Vuattoux : Les jeunes, la sexualité et internet, enjeux méthodologiques d’une enquête par entretiens rétrospectifs

L’enquête sur les jeunes, la sexualité et internet (SEXI) avait pour objectif de comprendre les usages sexuels d’internet des adolescent-e-s en interrogeant de jeunes adultes (18-25 ans), et sans restreindre le questionnement à des types d’usages. Les entretiens réalisés ont permis, notamment, de mettre au jour les continuités entre pratiques sexuelles en ligne et pratiques culturelles, et un questionnaire exploratoire (n=1427) a permis de donner quelques pistes d’actualisation des enquêtes quantitatives sur la sexualité. Cette communication sera l’occasion de revenir sur les enjeux méthodologiques de cette enquête.

À propos de la série de séminaires

Co-organisé par le LabSIC (Laboratoire des Sciences de l’information et de la communication, Université Sorbonne Paris Nord, France) et le CRICIS (Centre interuniversitaire sur la communication, l’information et la société, Québec, Canada), le séminaire Genre(s) et méthodes (GEM) s’attache à étudier les questions féministes, intersectionnelles et de genre(s) en termes de méthodes, méthodologies et épistémologies. Concept transdisciplinaire fluide et non figé, le genre – ou les genres, pour échapper à un fonctionnement social binaire – a fait l’objet de travaux qui, en proposant un décentrement radical, ont transformé le paysage des sciences sociales et humaines tout au long du XXe siècle. Ce séminaire a pour objectif de proposer un espace pour discuter des apports de ces études à la pratique scientifique. Nous y discutons des façons de faire de la recherche lorsqu’on travaille sur le(s) genre(s), de ses / leurs articulations avec d’autres formes de minoration, et du pouvoir critique de cet outil pour désessentialiser le monde social. Cherchant à soustraire la réflexion à la pensée universaliste, nous y décentrons les regards pour aborder les questions de luttes, de résistances, à l’exemple de celles de corps racisés qui subissent différents rapports de domination. Nous réfléchissons à la façon dont sont opérés les décentrements des concepts et aux démarches mises en œuvre pour déconstruire les normes dominantes sur les identités de genre, les sexualités et d’autres rapports de pouvoir comme la classe ou la race. Pluriels, les questionnements portent sur la capacité à penser le positionnement de la chercheuse ou du chercheur, son engagement, sa subjectivité, le dévoilement de biais en termes de production ou d’interprétation de données, la réflexivité sur ces biais en tant que ressources heuristiques, épistémiques ou politiques, les questions éthiques soulevées par des objets perçus comme impurs, ou encore l’historiographie ou l’analyse du caractère genré d’un objet ou d’un dispositif d’enquête… Il s’avère pertinent de mettre au jour et d’analyser les façons dont le(s) genre(s) – ainsi que les concepts qui lui / leur sont rattaché(s) – sont travaillés et reconstruits par le terrain… Enfin, cet espace de dialogue a aussi pour vocation d’interroger la possible singularité des méthodes, méthodologies et épistémologies des approches par le genre et des études féministes et intersectionnelles. Ce séminaire met en lumière des travaux s’inscrivant dans les champs des médias et de la communication, et plus largement en sciences humaines et sociales (sociologie, histoire, anthropologie, sciences politiques ou philosophie…).

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